« Il s’appelait Denis. Il était enchanté ». Emoji festif.
Malaisant. Voilà le premier mot qui me vient à l’esprit pour décrire ce livre de Myriam Leroy. Roman, en partie autobiographique, il est difficile de discerner la fiction de la réalité. Dès les premières phrases, une sensation de gêne nous prend, qui ne fera qu’augmenter au fil de notre lecture.
Elle, trentenaire chroniqueuse radio, plutôt de gauche. On ne saura jamais son nom. Lui, Denis, père de famille de 50 ans, tient un blog un peu réac, à la limite de (l’extrême) droite.
Lorsqu’il l’ajoute en ami sur les réseaux sociaux, elle est loin d’imaginer l’impact que cela aura sur sa vie. Car si Denis est d’abord avenant bien qu’un peu lourdingue, l’ignorance de la narratrice va le pousser petit à petit à la hargne et au déferlement de haine à coups de hashtags sur les réseaux sociaux. C’est la spirale infernale qui commence pour la journaliste. Ce n’est que vers le milieu de ma lecture que j’ai réalisé que Myriam Leroy avait réellement vécu la plupart des choses décrites dans son livre, et cela m’a encore plus glacé le sang.
La narration surprenante du livre, le sujet du harcèlement, l’envie et en même temps la crainte de découvrir jusqu’où la déviance des réseaux sociaux peut mener, voilà toutes les raisons pour lesquelles ce roman, qui a été lu en deux jours, a été un vrai coup de cœur.