« Ça se déroulait toujours de la même manière. Une voix appelait sur mon cellulaire, tard le soir ou tôt le matin. Elle demandait à me rencontrer en tête-à-tête. Et donnait la phrase rituelle : En souvenir d'André. Je me rendais à l'adresse indiquée et là, je rencontrais un homme, parfois seul, parfois avec une autre personne, de son âge ou plus jeune. On ne faisait pas de présentations. Ils connaissaient mon nom, ils m'avaient donné leur prénom. Lorsque le malade souffrait trop, l'autre personne était là pour m'expliquer. Je l'arrêtais très vite : Je vais d'abord m'occuper de la douleur.» Un livre sensible sur la question de l’euthanasie, qui parle avec une grande humanité de l’accompagnement des derniers instants. Il nous fait prendre conscience de l’importance de relire sa vie et lui donner du sens avant de pouvoir aborder la mort et que jusqu’au bout, ce qui compte, ce sont les relations humaines, raconter et être écouté et partager avec les autres.
Martin Winckler